Cet article publié dans Napoleonica la revue, juin 2024, n°50, p7-48, raconte d’abord une belle découverte, celle des archives d’un des poètes de Napoléon Ier, l’académicien Parseval-Grandmaison. Appréciée de l’empereur, son œuvre comme ses archives sont longtemps restées oubliées. Elles viennent d’être retrouvées grâce à la volonté de deux descendants qui ont travaillé au dépouillement et à la transcription de la plupart des 1 000 feuillets et 22 000 alexandrins. C’est le fruit de ce considérable travail qui est exposé et résumé dans cette contribution. Et parmi les trésors de ces archives figure un long poème Bonaparte en Égypte sur lequel Parseval travailla plusieurs années. Ayant vécu l’expédition en terre des Pharaons, le poète avait composé son chant sur place, lequel avait été probablement commandé par Bonaparte lui-même. Son Bonaparte en Égypte ne sera jamais publié malgré son intérêt réel, celui d’un témoignage écrit à chaud même si une partie fictionnelle fut ajoutée par son auteur. Et surtout, on ignorait jusqu’à la révélation de cette œuvre qu’elle avait fortement inspiré les poètes Bathelemy et Méry pour leur œuvre Napoléon en Égypte, Waterloo et le fils de l’homme. Pour leur poème, ils « empruntèrent » en effet beaucoup, et ce jusqu’au plagiat, à l’œuvre de Parseval-Grandmaison qui leur avait confié son manuscrit. Ils connaîtront une certaine célébrité contrairement à leur inspirateur qui peu à peu tomba dans l’oubli. Le classicisme de Parseval comme son goût absolu pour la poésie épique le fit passer de mode, à l’image de bien des littérateurs du Premier Empire.